Par Stella Adjokê, Artiste, auteure-compositrice-interprète, Travail invisible, éditions Remue-ménage, 2018
Protéger la vie en silence
Résilience d’accepter ce silence
Crier avec la force tranquille de savoir se tenir
Sacrifiées au nom de la vie
Vendues au nom de la guerre
Courageuses, braves, grandes, héroïnes
Emprisonnées dans un rôle de bonne, de bonne femme, de bonne à marier, de bonne à baiser
Celles qu’on culpabilise de jouir ou de dire « c’est assez! »
Celles qui ont dû souffrir
Celles qui souffrent encore
À ces personnes capturées
À ces êtres effacés, retirés, isolés, bâillonnés
Votre travail invisibilisé, important comme le souffle
À ces personnes qui donnent la liberté qu’on leur prive
Ce souffle qu’on leur coupe
À ces bonnes mères à bout de nerfs
Votre travail invisibilisé, important comme le souffle
Le monde ne sait pas encore vous voir dans tout votre être
Soufflez, soufflez, plus fort, soufflez, soufflez encore
À vous appartient le vent qui tourne
Tout le monde prend conscience de l’air
Quand le vent souffle
À nous de vous voir, de sentir votre souffle
Cet article a été publié dans le numéro de l'hiver 2019 du CUTE Magazine. Pour te tenir informé.e sur la lutte pour la pleine reconnaissance du travail étudiant, pour en discuter ou pour y contribuer, tu peux nous contacter via la page CUTE Campagne sur le travail étudiant.