Ce texte s’est d’abord construit comme exercice de réflexion sur la structure du mouvement étudiant dans le cadre de la lutte pour la rémunération des stages. Il répondait en autre chose au texte de Louis-Thomas Leguerrier publier dans le dernier numéros de la Revue CUTE cet automne. Ce texte-ci cherchait ainsi à alimenter les discussions ayant eu lieu lors du camp de formation initié par la Coalition Montréalaise au sein duquel plusieurs militantes et militants de différentes ville du Québec étaient présentes et présents. Au fils de son écriture, le texte s’est aussi construit comme une réponse aux conflits entre des militants et militantes d’association étudiantes et des CUTE UQAM sur les problématiques de communication entre les différentes Coalition Régional et ces effets sur une campagne de grève générale ce voulant concertée avec d’autre groupe décentralisé pour la rémunération des stages, notamment d’autres Coalitions Régionales, ainsi que d’autres associations étudiantes isolées. La réflexion derrière le texte, s’est aussi conclut en une proposition qui fut très mal reçue à l’UQAM, entre autre parce qu’elle fut présentée par des militants présents dans deux comités créer par la Coalition Régional Montréalaise, et dont le travail fut largement critiqué, soit le Comité Journal l'Invisible et le Comité pour le lancement de l’ultimatum le 1er novembre, mais aussi parce que ces mêmes personnes étaient exécutants d’une association étudiante.  

Il serait réducteur de circonscrire le débat sur la structure dans une simple question de divergences entre l’organisation centralisée et l’organisation décentralisée. Le débat dépasse de loin la différence entre ces deux types d’organisations et interroge davantage les rapports de pouvoir qui se développent au sein des organisations militantes et les perceptions selon laquelle la décentralisation, dans un aura de romantisme, serait transparente, absente de spécialisation militante et absente de structure de pouvoir, alors que les organisations centralisées seraient de facto des espaces manipulés par des représentants-es, hermétiques au critique et manipulant leur membership à des fins politiques. Pour agir sur les rapports de pouvoir au sein d’une organisation, il ne suffit pas d’adopter la position décentralisée, mais plutôt de chercher les points pivots de l’organisation pour que le souhait d’une lutte émancipatrice se réalise autant sur le terrain militant que dans les fins de celle-ci. Cette lutte émancipatrice doit à la fois répondre aux préoccupations des groupes décentralisée, mais aussi au groupe organiser via une forme de centralisme démocratique pour atteindre un objectif commun, dans notre cas, la rémunération de tous les stages.  

L’une des premières choses qu’on se doit de souligner, c’est que la vision d’une lutte affinitaire qui conserve à la foi les divergences et encourage les initiatives individuelles ou décentralisées est importante, voir essentielle à la dynamique d’un mouvement d’émancipation, mais n’est pas parfaitement  alignée avec le mode d’action directe qu’est la grève générale étudiante. La grève générale étudiante, mise en marche et effective par la légitimité qui lui est accordée par l’assemblée générale d’une association ne sera jamais le résultat d’une pensée plurielle et décentralisée. Le mode de fonctionnement des associations étudiantes, c’est-à-dire la prise de position majoritaire en assemblée générale, marque du sceau de la légitimité une seule revendication et fait inévitablement taire la dissidence. Ce qui signifie que l’objectif de la revendication devient enchâsser dans le plan d’action de l’association. Si cette revendication fait appel à la grève générale de manière instrumentale, elle sous-entends inévitablement une structure de coordination.  

Dans un tel contexte, les intérêts des associations étudiantes s’expriment alors différemment des groupes affinitaires ayant initié la campagne de grève. Alors que les premières doivent agir par redevabilité envers leur assemblée générale pour conserver la légitimité de la revendication et de son moyen d’action, les seconds on le loisir de conserver la perspective instrumentale de la grève générale pour en faire un moment privilégié de prise de conscience politique et de milieu privilégié d’émancipation collective. Cela signifie que les associations seront placées comme agentes de médiation entre les membres, non-militants-es et militants-es qui demanderont tout deux à ce que leurs sacrifices soient reconnus, les un-es comme soutient symbolique à la revendication, les autres pour leur travail politique soutenu, et ce par la participation à la création d’un rapport de force ayant le plus de chance de mener à un gain, idéalement rapide.  Ainsi, pour une association étudiante la campagne de mobilisation pour la grève générale est assortis d’une obligation de résultat, à moins que celle-ci soit expressément mobilisée dans un objectif politique autre, et d’une attente de coordination minimale avec les groupes et associations alliées pour assurer une lutte commune, et éviter les grèves isolées qui rendent encore plus vulnérables les groupes déjà vulnérabilisés par leur conditions, ce qui est le cas pour de nombreuses et nombreux stagiaires1, ou rendent des militantes et militants plus vulnérables à la répression politique et policière.

Pour engager une association étudiante dans une campagne de grève générale, il ne suffit pas simplement de proposer la tenue d’une assemblée générale de grève générale illimitée; certains éléments sont attendus lorsqu’une telle proposition est déposée pour rendre performative une lutte et une revendication politique : la présentation d'un squelette d'escalade des moyens de pressions, des lieux ou des canaux de communications entre les associations étudiantes alliées en grève, des lieux ou des canaux de communication avec la base mobilisée, une capacité à constater un plancher minimal (lorsque prévu) et une capacité à déclencher la grève selon les modalités adoptés par les assemblées générales. Si ces éléments ne sont pas directement inclus dans la proposition, ceux-ci seront soulevé soit pendant le débat d’adoption de la campagne, soit lors de l’assemblée de déclenchement. Si ces considérations peuvent se limiter au cadre régional, il semble que le principe même de la « grève générale » invite à une organisation/concertation/coordination de type « nationale » lorsqu’il est question de déclenchement, d’escalade des moyens de pressions et de discussion sur les gains liés à la revendication (réaction du gouvernement, tactiques de répression ou de division du mouvement, etc.). L’absence de cette structure organisationnelle pourraient avoir des effets fortement négatifs dans les assemblées de reconduction de grève, qui par effet de dissymétrie d’accès à l’informations pourraient démobiliser une partie du mouvement.  

Viendra aussi, éventuellement le moment où l’État cherchera à négocier les termes de la lutte. Un tel événement rend l’organisation affinitaire décentralisée et structurée nformellement dans l’embarras : d’où réclamera-t-elle sa légitimité pour siéger à une négociation avec l’État ? Sa légitimité militante sera-t-elle suffisante pour être invité à représenter les étudiants-es en grève ? Sans l’existence d’une structure participative décisionnelle impliquant les associations étudiantes, les structures informelles de la lutte risque de se cantonner à un rôle de mobilisation de terrain, qui est non seulement épuisant, mais comporte un fort risque de récupération politique par des instances représentatives formalisées. Il faut aussi souligner que les structures informelles n’empêche pas pas la centralisation et la hiérarchisation militante. Déjà en coulisse, l’idée que les initiatives des CUTEs ont plus de valeur, sont plus stratégique, voire plus près de l’objectif politique que les initiatives venant de d’autres groupes mobilisées est inscrite dans les dynamiques entre les groupes portant pourtant la même revendication politique. Cette situation est d’autant plus problématique qu’elle freine presque automatiquement toutes initiatives qui cherchent à laisser les membres d’associations étudiantes non militants-es aux CUTEs s’approprier, eux et elles-aussi, les termes de la lutte et la revendication.

Peut-on coordonner à la fois les associations étudiantes et des groupes affinitaires en respectant les besoins de redevabilité de l’un et ceux d’autonomie de l’autre ? Nous croyons que la réponse est oui, mais pour en arriver ainsi, les acteurs-rices impliqués-es dans chacun des modèles devront faire des concessions respectives sur le mode de fonctionnement habituel.

Coordination d’une grève « générale illimité ».

La construction d’une lutte différente a mis l’emphase sur le développement de poches militantes affinitaires, libérant un espace pour développer des stratégies et des enjeux de lutte auprès de catégories d'étudiants-es généralement peu mobilisés-es par les enjeux traditionnels du mouvement étudiant. Cette décentralisation n’est pas étrangère aux tendances militantes existante dans le mouvement étudiant depuis la fin de la grève générale de 2012 et marquera certainement durablement le mouvement étudiant, puisqu’il s’agit de la deuxième expérimentation de mouvement de grève mené par un groupe autonome, en étant tout à la fois originale vu ces revendications féministes offensives. Cette décentralisation vient aussi rejoindre les perspectives libertaires de l’émancipation par la lutte et dans la lutte. C’est-à-dire que l’implication militante et son organisation interne cherche de manière honnête à partager les savoirs, éviter la spécialisation des tâches et assurer une rotation de certaines tâches. Avec l’idée que la décentralisation implique une flexibilité émancipatrice, on oublie que là où s’opèrent les tâches d’organisation invisible peuvent aussi se construire des structures informelles fermées ne permettant pas une suppression des structures de pouvoir, principal responsable de la hiérarchisation militante.

Parmi ce travail invisible, on retrouve entre autre les contacts privés qui sont effectué par des militantes et militants d'une région vers une autre, notamment pour du soutiens technique et politique, mais aussi pour l'implantation de la revendication au sein des groupes alliés repérés. Soulignons que l'invisibilité même de cette tâche est directement dû au fait qu'elle n'est ni nommée, ni formalisée au sein des structures de collaboration plus large. Cette tâche, invisibilisée, s'effectue directement dans le groupe affinitaire de base, laissant dans l'ombre, sur les ouvertures de collaboration et l'état des lieux dans les autres espaces mobilisées, tout autres groupes non relié à cette structure informelle. Cette tâche de collaboration et de communication, essentiel à l'avancement de la lutte, devient rapidement un enjeu de pouvoir, mais aussi un point fragile de l'organisation. Qu'adviendra-t-il des liens tissées si l’unique personne en contact avec le groupe X se retrouve dans l'impossibilité d'effectuer cette tâche? Comment empêcher la spécialisation et la hiérarchisation militante lorsqu'une tâche, ni nommée, ni partagé, détient un volume d'informations aussi important?  

On ne répétera jamais assez que la décentralisation ne signifie pas nécessairement l’absence de coordination formelle. Dans le cas qui nous concerne, l’absence de structure formelle et claire pour connecter l’ensemble des groupes militants dispersés, c’est-à-dire l’absence de coordination interrégionale entre les coalitions et d’absence de canaux de communication séparés pour contacter la coalition régionale montréalaise et les CUTE, participe à la création de canaux de coordination et de communications informels et obscurs, accessibles qu’aux initiés, inaccessible aux groupes participants ne faisant par parti d’un comité CUTE. Pire, ne pas appeler structure l’ensemble de ces rapports informels, empêche sa critique, sa prise en compte et son amélioration.

Pour avancer dans la lutte actuelle, qui vise le déclenchement d’une grève générale coordonnée, il est pourtant essentiel de cibler les structures là où elle se trouve et d’avoir une discussion performative et décisionnelle sur celle-ci : cette structure convient-elle à tous les acteurs et actrices impliqué dans la campagne ? Pouvons-nous améliorer les canaux de communication et la transparence de nos débats ? De nos finances ?  Sommes-nous en mesure de créer des espaces qui respectent les spécificités de chacun des groupes actifs et impliqués dans la lutte et leur besoin en terme organisationnel ? Sommes-nous en mesure de préparer et assurer la coordination d’un fond légal afin de protéger le plus possible les militants et militantes de la répression de l’État ?  Y a-t’il un besoin de représentation, et si oui, quel organe devrait tenir ce rôle ?

C'est dans cette unique but que la proposition, qui a provoqué une levée boucliers, avait été rédigée. Prenant en considération les malaises exprimés après une tentative ratée d'organisation inter-régionale pour une action de visibilité que l'on souhaitait basée sur du matériel conjoint, elle cherchait une porte de sorti à la situation par une mise en commun des préoccupations et, enfin, une prise de position claire et précise sur la question, et ce par l’ensemble des groupes et associations organisée à travers le Québec.


Cette proposition était la suivante :

Considérant le besoin criant de coordination inter-régionale;
Considérant le besoin de former un mouvement de masse pour que les efforts de mobilisation mis en place depuis deux ans portent fruits;
Considérant la structure informelle actuelle de la Coalition régionale montréalaise et ses relations avec les autres coalitions;

L' Association Étudiante propose d’effectuer une Rencontre inter-régionale d’une fin de semaine à l’extérieur de l’Île de Montréal.
Que le comité organisationnel de cette rencontre soit composé de militants, militantes de chacune des coalitions régionales, ou à défaut d’une structure régionale, de militants, militantes pour la rémunérations des stages organisé.e.s sur leur campus;
Que cette rencontre invite l’ensemble des groupes ayant comme objectif la rémunération de tous les stages;
Que cette rencontre ait comme objectif principal de mettre en place les bases d’une structure de coordination nationale pour permettre la communication directe entre les structures régionales, leurs militants et militantes, ainsi que la planification du plan d’action nationale vers la grève générale illimitée pour la rémunération de tous les stages;
Qu’un autre objectif de cette rencontre soit de mettre en commun l’organisation des structures régionales pour arriver à un meilleur mode de fonctionnement commun dans chacune des coalitions régionales;
Que lors de cette rencontre la modalité de vote soit la suivante : une personne, un vote à concurrence de 3 votes par même groupe d’affinité, représentant d’une même association ou d’une même organisation.
Que cette rencontre ait lieu durant l’une des deux dernières fins de semaine de novembre

Dans l'optique d’un refus de la part des groupes de la Coalition montréalaise et d’autres coalitions régionales d’organiser une coordination commune formelle pour la campagne,  
QUE l'Association Étudiante cessent de participer à la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages et s'affaire à créer des liens avec les associations étudiantes ayant des mandats pour la rémunération de tous les stages pour co-coordonner la campagne de vote de grève pour la rémunération des stages avec ces associations étudiantes.


Cette proposition fut visiblement mal comprise et surtout ces deux parties interprétées à coup de procès d'intention plutôt que de discussion. Que les termes dans la proposition ne conviennent pas au langage autonomiste est une chose, qu'on en dénature complètement le but en est un autre. Rappelons que le corps même de la proposition est d'organisation une rencontre conjointe où la question principale tournerait essentiellement sur les canaux de communication, de partage d'informations et de planification de la grève à un niveau inter-régionale, qu'on appel nationale du simple fait qu'il tente de rassembler l'ensemble des comités et coalitions régionalisées en une instance décisionnelle le temps d’une fin de semaine. La proposition elle-même n'apporte pas d'obligation sur la structure à construire (sa forme, son but, ses finalités, son processus de décision, sa fréquence, etc.) qui sera adopter à la suite de cette consultation. Seule le processus de vote pour la rencontre elle-même est proposé et aurait pu être amendé ou référé directement à la rencontre. Sur la modalité de vote, il semble cependant pertinent de préciser qu’elle fut pensé ainsi pour éviter que certaines associations ou certains groupes est un rapport décisionnel plus important au cours de la rencontre, dé-balançant le poids de ville ou de groupe plus mobilisée versus d’autre groupes plus restreint. Notons aussi que la modalité n’empêche pas que les décisions soient prise par consensus.  

Ce qui semble ensuite le plus mal compris est l'entièreté de la seconde partie, qui fut interprétée comme une menace de sabotage, voir même de récupération. L'esprit de la proposition en est pourtant très loin. D'une part, le départ est conditionnel uniquement au rejet de la première partie, c'est-à-dire le rejet d'une rencontre commune pour établir les canaux de communication et autres priorité squi auraient été apportés à cette rencontre. D'autres part, le départ sert de temps libéré pour que les exécutantes et exécutants d’associations étudiantes, dont les ressources en temps sont limitées, puissent mettre les efforts nécessaire à tracer les liens laissé manquants entre les associations étudiantes par la structure actuelle. Le but étant d'avoir un processus transparent de prise de contact et d'organisation et de ne pas, via la coalition, remplir ce vide en répétant l'ascension du pouvoir informelle et des tâches invisibles que nous avons identifiés plus haut dans ce même texte.

Suggestions

Pour lancer des idées, les différentes coalitions régionales pourraient travailler à créer un espace participatif pour l’ensemble des groupes et association mobilisées sur la rémunération des stages, un espaces qui permettrait à tous et toutes de s’exprimer et de débattre en même temps sur des enjeux d’ordre stratégique : le déroulement de la constations du plancher de grève, la date de déclenchement idéal selon les différences régionales et de régime d’études, l’organisation d’action directe conjointe, squelette de calendrier de grève, une mise en commun des actifs en fonction des paramètres actuels, les propositions à apporter en assemblée générale, l’organisation de débats publics, la constitution d'un fond légal. Cette espace peut prendre une forme diverse qui reste à définir et n’a pas besoin d’être un espace de représentation ni pour les groupes, ni pour les associations, mais un espace de collaboration et de coordination. Actuellement, ce type de discussion existe, mais uniquement par des canaux de communication informel, inaccessible à plusieurs militant·e·s qui devront ensuite assumer un plan d’action, ou le rejeter, sans en avoir pris part aux discussions. En cas de modification par une assemblée générale ou une coalition du plan travailler dans l’informel, aucun processus n’est mis en place pour réévaluer la stratégie à adopter. Ce mode de fonctionnement prive de nombreuses personnes qui pourraient être intéressée aux débats politiques et stratégiques d’une voix au chapitre pour une telle prise de décision.  

Les pièges à éviter  

L’un des problèmes majeurs avec l’organisation de 2012, était la lourdeur de la tâche accordée au national et aux exécutifs : comité féministe, élargissement de la grève, journal, négociation, légal, etc. Pour joindre chacun de ces comités, l’assentiment d’une assemblée générale était nécessaire. Les réunions étant fréquemment faites dans les locaux de l’ASSÉ, en incluant le plus souvent des membres de l’exécutif national, on voit facilement comment la déconnexion pouvait se produire, sans compter que les militant·e·s de l’exécutif national ne présentement pas toujours dans leurs propres assemblées générales.

Au contraire, la grève du Printemps 2015 est un exemple très clair des problèmes qui peuvent survenir quand les intérêts des associations ne sont pas pris en compte par une direction informelle centrée sur la mobilisation de terrain. Alors, que la grève de 2012 avait été initiée par des tournées de classes basée sur la diffusion de matériel informatif aux membres en mode suggestion, les comités Printemps 2015 avisaient que la « Grève s’en vient » avec des macarons « vive la grève ». Ainsi, les levées de cours, qui à l’UQAM n’ont été faites que pendant 2-3 semaines en 2012, vu le fort support à la grève, étaient devenues en 2015 des corvées risquées, qui ont mené à la judiciarisation de nombreux-euses militants-es. La grève s’est transformée d’une grève contre l’austérité à une grève contre la répression, vu la participation généralement plus faible aux assemblées générales de reconduction. L’AFESPED a d'ailleur payé cher la grève 2015, celle-ci ayant été anéantie pendant 2 ans et désormais contrainte par des modalités sévères et extrêmement procédurales pour faire une grève de plus d'une journée. L’AFESH a aussi subie 2 référendums de dissolution dans les années suivantes, et le CÉGEP du Vieux-Montréal s’est vu imposé des conditions strictes pour limiter les grèves. Même par préoccupation stratégique, il aurait été intéressant de tenter de modifier ces contraintes à l’avance, mais le mouvement a plutôt décidé d’ignorer les associations étudiantes.  

Virginie Robert, étudiante en droit du travail, accessoirement Responsable aux affaires externe de l'AFESPED

1 De nombreux témoignages de stagiaires post-grève des stages témoignent de l’effet de l’isolation de certaines d’entre-elles. Si les stagiaires en éducation de l’UQAM on réussit l’an passé à faire reconnaître leur effort de grève et à ne pas se faire imposer une reprise des heures de stages, c’est entre autre parce que la base mobilisé sur la question en éducation et à l’UQAM en général est suffisamment importante pour que ce créer un rapport de force à cet effet. Ce rapport de force est beaucoup moins grands, voir parfois inexistant, dans les villes où la mobilisation des étudiants-es stagiaires est de moins grande envergure.