L’ASSÉ fait présentement l’objet de grandes remises en question sur ses dynamiques et son fonctionnement. Il paraissait important à l’équipe de journalistes de Dissident.es de questionner les candidat-es à son conseil exécutif 2017-2018 sur leur vision de l’association provinciale à court, moyen et long terme, puisque celle-ci influera sur la manière dont seront appliqués les mandats de congrès dans l’année à venir. Nous avons tenté de contacter les trois candidat-es déclaré-es afin de sonder leur intérêt pour une entrevue écrite, en vue d’un article permettant aux membres de l’ASSÉ d’avoir un portrait plus juste de leurs idées. Malheureusement, des trois, seulement deux avaient laissé leurs coordonnées pour les joindre et un seul nous a répondu, par la négative, sous prétexte que les statuts et règlements de l’ASSÉ ne permettent uniquement que des textes sur les candidatures produits par des associations membres (article A5)… Bien que ce dernier dise rester ouvert à répondre à nos questions après son élection, il nous semble pourtant évident, d’une part, que la clause A5 ne s’applique pas aux instances hors-ASSÉ, et d’autre part, que ces questions devraient être répondues avant l’élection; après celle-ci, les exécutant-es seront tenu-es publiquement de s’en tenir à leurs mandats, et un tel exercice deviendra alors impossible. C’est pourquoi nous choisissons aujourd’hui de diffuser sans retouche les questions que nous envisagions de poser afin qu’à défaut de réponses des candidat-es, les militant-es de l’ASSÉ (et du mouvement étudiant plus largement) soient incité-es à en débattre dans le cadre de leurs instances des prochaines semaines.

Pour rejoindre notre équipe de journalistes pour D.es:

jeremiax1@gmail.com

Questions

  1. Quel bilan faites-vous de la campagne “Tanné-e-s d’être pauvres”? Devrait-elle se poursuivre l’an prochain? Sinon, à votre avis l’ASSÉ devrait prioriser quel(s) enjeu(x) pour sa nouvelle campagne?
  2. Plusieurs militantes se sont plaintes récemment que ce serait surtout des femmes qui porteraient présentement l’ASSÉ à bouts de bras, alors que les hommes se réserveraient certaines tâches leur accordant une plus grande reconnaissance ou, au contraire, se contenteraient plutôt de magouiller dans l’ombre ou de jouer aux gérants d’estrade. De par votre future implication à l’exécutif, comment espérez-vous contribuer à faire en sorte que les discours féministes de l’ASSÉ concordent avec sa réalité concrète?
  3. Quelle lecture faites-vous du déroulement et de l’issue du congrès d’orientation en décembre dernier? Globalement, êtes-vous satisfait-e du niveau actuel de débat à l’ASSÉ?
  4. Bien des problèmes de transparence sont soulevés depuis plusieurs années à l’ASSÉ: des retards considérables dans la comptabilité et sa vérification externe, un site Web inaccessible, une publication des PV d’exécutif freinée depuis un an et, à l’heure actuelle, un exécutif n’ayant pas cru bon de rédiger de bilans mensuels ou annuel de ses activités. De quelle façon entendez-vous permettre aux étudiant-es membres de l’ASSÉ (et non abonné-es à ASSÉ-support) d’être minimalement au courant du fonctionnement de leur association provinciale?
  5. À titre personnel, appuyez-vous l’avis de motion du comité femmes visant à expulser 12 associations de l’ASSÉ qui ne sont pas venues aux plus récents congrès?
  6. Le comité ad hoc antiraciste de l’ASSÉ a recueilli l’an dernier une série de témoignages d’étudiant-es racisé-es, dont certain-es dénoncent le mouvement étudiant comme un white club qui rejettent les étudiant-es des programmes de formation à l’emploi, dans lesquels sont inscrites la majorité des personnes racisées. Avec la mise sur pied d’un comité antiraciste permanent, il est à prévoir que des restructurations en profondeur de l’ASSÉ seront nécessaires pour résoudre ce problème. Comment envisagez-vous de tels changements?
  7. De quelle façon les associations et militant-es de Montréal devraient-ils et elles agir afin de prendre moins de place à l’ASSÉ et de répondre sérieusement à la critique anti-montréalocentriste? Plus largement, quelle place croyez-vous que les militant-es de l’ASSÉ devraient accorder à l’action régionale?
  8. Les tensions qui secouent l’ASSÉ depuis quelques années se fondent sur des conceptions différentes de ce que devrait être la gauche étudiante. Maintenant qu’une part non négligeable de celle-ci s’organise et fait campagne sur ses propres bases, à titre personnel, que croyez-vous que l’ASSÉ devrait faire pour rétablir un dialogue entre tendances et pour collaborer avec les autres campagnes étudiantes existantes ou en voie de création? Comment entrevoyez-vous le dialogue avec les associations et les militant-es qui feront campagne afin de lutter contre la xénophobie, la montée de l’extrême droite et le nationalisme identitaire, par exemple?
  9. Depuis un an, quelques désaffiliations à l’ASSÉ ont été votées (AECSL, SECMV, AFELC) et plusieurs signes indiquent qu’au moins quelques autres pourraient survenir très bientôt (ex. AGES, AESS, AFEA, AGEFLESH). À votre avis, comment l’ASSÉ devrait-elle ajuster son budget sans les dizaines de milliers de dollars versés par les associations sortantes?